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Échographie ultra-portable en médecine interne : retour d’expérience après 6 mois d’utilisation - 22/11/15

Doi : 10.1016/j.revmed.2015.10.245 
A. Michon , B. Ranque, G. De Luna, V. Jullien, C. Bomahou, A. Passeron, J. Pouchot, J.B. Arlet
 Médecine interne, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’échographie au lit du malade a été adoptée par les réanimateurs et les urgentistes depuis quelques années. Son intérêt n’est plus discuté par ces spécialistes dont le recrutement est aussi varié qu’en médecine interne. La polyvalence et la portabilité de l’outil devraient le rendre attractif pour les internistes également. Son intérêt reste toutefois débattu et rares sont ceux qui l’utilisent.

Matériels et méthodes

Nous rapportons ici notre expérience de l’utilisation d’un appareil d’échographie ultra-portable dans un service de médecine interne dont le principal recrutement est l’aval médical des urgences. L’appareil utilisé était un échographe de poche (Vscan avec sonde double, GE) possédant une sonde d’exploration profonde à basse fréquence et une sonde d’exploration peu profonde linéaire à plus haute fréquence. Des pré-réglages permettent l’exploration cardiaque, abdominale, pulmonaire, et obstétricale avec la sonde basse fréquence et l’exploration vasculaire, pulmonaire et des tissus mous superficiels avec la sonde linéaire. Un médecin du service a reçu la formation d’un DIU d’échographie appliquée à l’urgence. Les examens rapportés ici sont les 70 premiers examens réalisés dans le cadre du soin, au cours de sa formation, chez des patients hospitalisés dans le service de médecine interne entre février et septembre 2015. L’examen échographique pouvait être pratiqué au cours de l’examen physique réalisé par ce médecin ou être demandé par un des autres praticiens du service. Les indications à l’imagerie conventionnelle n’ont pas été modifiées. Pour chaque examen effectué, étaient recueillis : le motif d’hospitalisation, la date d’admission, l’indication de l’examen, les sites examinés, les pré-réglages et sonde utilisés, la durée de l’examen, si une ponction avait été orientée ou guidée et les résultats. À la sortie du patient, l’intérêt de l’examen était évalué à la lueur de l’évolution et des résultats des examens d’imagerie conventionnelle comme « très intéressant » s’il apportait un diagnostic non suspecté, « assez intéressant » s’il écartait une hypothèse, ou confortait un diagnostic fortement suspecté cliniquement, « inutile » si l’apport de l’examen semblait nul par rapport à l’examen physique ou si les conclusions s’avéraient erronées mais sans conséquence sur la prise en charge, voire « délétère » si les conclusions de l’échographie avaient été à l’origine d’une erreur ou d’un retard diagnostiques ou d’une ponction blanche.

Résultats

La grande majorité (60/70) des examens demandés l’ont été chez des patients que le médecin formé à l’échographie avait directement en charge. Lorsqu’elle était demandée par les collègues internistes non formés (10/70), les indications de l’exploration ultrasonore étaient plus proches des indications habituelles de l’échographie conventionnelle. La durée moyenne de l’exploration était de 10 (± 5) minutes. Les examens étaient le plus souvent demandés le jour où le lendemain de l’admission (54 %) mais parfois été répétés durant le séjour (7 %), pour le suivi d’une anomalie. Les organes explorés étaient le cœur, les poumons, l’abdomen, les tissus mous (articulations comprises) et les vaisseaux dans respectivement 24 (30 %), 19 (24 %), 12 (15 %), 23 (29 %) et 2 (2 %) cas. L’exploration concernait plusieurs organes dans 10 cas.

L’échographie ultra-portable a semblé « très intéressante » pour la prise en charge de 13 (19 %) patients, « assez intéressante » pour 36 (51 %) et inutile pour 18 (26 %) d’entre eux. Quatre erreurs sans conséquence ont été recensées, 3 erreurs d’interprétation ont été à l’origine de ponctions blanches, aucune erreur n’a été à l’origine d’un retard diagnostique significatif.

Conclusion

L’utilisation lors de l’examen clinique de l’échographie ultra-portable mérite d’être développée en médecine interne. La formation initiale des médecins est coûteuse en temps mais l’appareil est simple d’utilisation et immédiatement disponible à toute heure, ce qui permet une réduction du délai diagnostique. Cette simplicité limite toutefois les explorations possibles et leurs fiabilités, ce qui incite à la réalisation d’une évaluation rigoureuse des indications pour lesquelles il existe un bénéfice pour la prise en charge du patient.

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Vol 36 - N° S2

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